L'incident survenu à l'aéroport international de N'djili à Kinshasa, où un avion turc en mouvement au sol a heurté un Airbus d'une compagnie aérienne congolaise en stationnement, met en lumière les défis de la gestion du trafic aérien et de la sécurité dans les aéroports congolais. Cet événement suscite des préoccupations quant aux procédures de contrôle et à la coordination entre les équipes au sol et les pilotes. Il soulève également des questions sur la réglementation de l'aviation en République démocratique du Congo (RDC).
L'incident s'est produit le 17 octobre 2023 à 1h15, lorsqu'un avion de type Gulfstream 5, opéré par une compagnie turque, a heurté un Airbus A330 immatriculé 9S-ASJ de la Compagnie africaine d'aviation (CAA), une société aérienne congolaise. Selon les témoignages recueillis, la collision aurait pu être évitée si le pilote turc avait suivi les instructions de la tour de contrôle de l'aéroport de N'djili.
La principale cause de l'incident semble résider dans le refus du pilote turc de se faire guider par une équipe au sol. Au lieu de cela, il aurait préféré effectuer la manœuvre de déplacement de l'avion par lui-même. La tour de contrôle lui aurait recommandé de se faire tracter, mais il aurait décidé de procéder sans assistance.
Pendant la manœuvre, la tour de contrôle aurait demandé au pilote de maintenir une faible puissance par mesure de précaution, compte tenu de la proximité des autres aéronefs sur la plate-forme. Malheureusement, malgré ces avertissements, la collision s'est produite entre le jet privé turc et l'Airbus de la CAA, qui était déjà stationné sur le parking.
Le Gulfstream aurait ensuite reconnu qu'il avait mal interprété les instructions et qu'il aurait dû accepter l'assistance proposée par la tour de contrôle.
Cette collision d'avions à N'djili n'est pas un cas isolé en République démocratique du Congo. Récemment, un incident similaire s'est produit à l'aéroport international de Luano à Lubumbashi, où deux avions sont entrés en collision au sol. Ces événements soulignent la nécessité d'améliorer la sécurité aéroportuaire et la réglementation de l'aviation dans le pays.
Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de l'incident à N'djili. Le Bureau permanent enquête incident et Accident d’aviation de la RDC (BPEA-RDC) est chargé de mener cette enquête pour établir les responsabilités et formuler des recommandations pour éviter de futurs incidents de ce type.
Les aéroports en République démocratique du Congo sont des infrastructures essentielles pour le transport aérien et le commerce. Cependant, ils sont confrontés à des défis en termes de sécurité, de maintenance des équipements et de formation du personnel. Il est essentiel que des mesures soient prises pour renforcer la sécurité aéroportuaire et améliorer la coordination entre les différentes parties prenantes, y compris les pilotes, les équipes au sol et les contrôleurs de la circulation aérienne.
La réglementation de l'aviation en RDC doit également être examinée pour s'assurer qu'elle est conforme aux normes internationales de sécurité aérienne. Les compagnies aériennes opérant dans le pays doivent respecter les procédures de sécurité et de contrôle pour éviter de mettre en danger la vie des passagers et du personnel au sol.
En conclusion, cet incident à l'aéroport de N'djili souligne l'importance de la sécurité aéroportuaire en République démocratique du Congo. Il est essentiel que des mesures soient prises pour prévenir de futurs accidents de ce type et garantir la sécurité des opérations aériennes dans le pays. La question qui reste en suspens est de savoir comment les autorités aéroportuaires et l'industrie de l'aviation vont collaborer pour améliorer la sécurité aérienne en RDC.
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