La situation actuelle à Goma, dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, est tendue et préoccupante. Les taximen moto, également connus sous le nom de "boda-boda", se sont mobilisés pour protester contre la hausse du prix du carburant, qui a eu un impact significatif sur leur gagne-pain et la vie quotidienne de la population locale. Cette manifestation reflète une situation plus large liée à la crise du carburant dans la région.
Au cœur de cette crise se trouve une hausse spectaculaire du prix du carburant. Le litre de carburant, qui était récemment vendu à 3 500 francs congolais (FC) par litre, se négocie désormais entre 6 000 et 7 000 FC, principalement auprès de revendeurs locaux surnommés "Kadhafi". Cette augmentation massive des prix du carburant a eu un effet domino sur l'économie locale, en particulier sur le coût du transport.
En raison de cette flambée des prix du carburant, les taximen motos et les chauffeurs de taxi se sont retrouvés dans une situation difficile. Leur principale source de revenus dépend de l'utilisation de véhicules motorisés, ce qui signifie que les coûts de carburant ont un impact direct sur leurs finances. Avec la hausse du prix du carburant, le coût du transport a grimpé en flèche, rendant la vie plus difficile pour de nombreux résidents qui dépendent de ces services pour leurs déplacements quotidiens.
De plus, la situation est exacerbée par la fermeture de la plupart des stations-service de la région en raison du manque de stock. Le peu de carburant disponible est généralement réservé aux forces de défense et de sécurité, ce qui limite encore davantage l'accès à l'essence pour la population civile.
Le président de l'Association des Pétroliers du Nord-Kivu (APENOKI), Providence Muhiga, a souligné les difficultés auxquelles le secteur pétrolier est confronté dans la région. Il a expliqué que les prix des produits pétroliers sont en hausse sur le marché international, tandis que le taux de change a également fortement augmenté. Cette combinaison de facteurs a entraîné des pertes financières pour de nombreuses stations-service. De nombreuses stations ont fermé leurs portes ou ont changé de propriétaires en raison de difficultés financières. Même celles qui sont encore ouvertes éprouvent des difficultés à renouveler leur stock en raison des incertitudes économiques. La situation est encore compliquée par le fait que la région est une zone opérationnelle en raison des conflits en cours.
Il est également important de noter que le gouvernement a pris des mesures pour tenter de réguler la situation. Le vice-Premier ministre et ministre de l'Économie, Vital Kamerhe, avait convoqué une réunion à Lubumbashi le 30 septembre dernier, réunissant les acteurs du secteur pétrolier. L'une des résolutions de cette réunion était la publication d'une nouvelle grille tarifaire des produits pétroliers pour tenter de réguler les prix. Cependant, cette mesure n'a pas encore été mise en œuvre, ce qui suscite des critiques et des préoccupations parmi les acteurs du secteur pétrolier et la population en général.
La crise du carburant à Goma et dans le Nord-Kivu est une question complexe et multifacette qui a des répercussions majeures sur la vie quotidienne des habitants de la région. Elle soulève des questions essentielles sur la gestion des ressources naturelles, les politiques économiques et les priorités gouvernementales. En cette période de difficultés économiques et de préoccupations croissantes liées au coût de la vie, il est impératif de comprendre comment le gouvernement envisage de résoudre cette crise et de garantir un approvisionnement adéquat en carburant pour la population. La question reste de savoir comment cette situation complexe évoluera et quelles mesures seront prises pour atténuer ses impacts sur la population de Goma et du Nord-Kivu dans son ensemble.
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