Le débat sur la nationalité de l'opposant Moïse Katumbi, l'un des candidats à la présidentielle prévue le 20 décembre 2023 en République Démocratique du Congo (RDC), semble avoir trouvé une conclusion inattendue grâce à l'intervention de l'ancien ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba. Celui qui a été également président du Sénat a tenu une interview exclusive avec RFI pour clarifier sa position sur cette question sensible.
Thambwe Mwamba, qui avait par le passé critiqué Moïse Katumbi de manière virulente, a révélé qu'en 2015, il avait délivré un certificat de nationalité à l'ancien gouverneur de la province du Katanga, et que ce certificat n'avait jamais été annulé. Cette déclaration de l'ancien ministre met fin à la spéculation entourant la nationalité de Katumbi et renforce sa légitimité en tant que candidat à l'élection présidentielle.
Le contexte politique de la RDC est complexe, avec des enjeux majeurs concernant les élections et le choix des candidats. Alors que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a validé 24 candidatures pour l'élection présidentielle, la Cour constitutionnelle doit encore statuer sur la légitimité de ces candidats.
La question de la nationalité est un sujet épineux en politique congolaise, et elle a été souvent utilisée pour discréditer les candidats. Dans le cas de Moïse Katumbi, des allégations concernant sa nationalité italienne ont circulé, suscitant des débats et des interrogations sur sa capacité à se présenter aux élections présidentielles. Thambwe Mwamba a souligné qu'il n'avait jamais eu de preuves de la nationalité italienne de Katumbi et que la question était désormais close.
La révélation de Thambwe Mwamba met également en lumière ce qu'il qualifie d'hypocrisie nationale sur la question de la nationalité congolaise. Il rappelle que le président de la République, Félix Tshisekedi, avait lui-même ordonné la délivrance du passeport congolais à Moïse Katumbi en 2019, soulignant ainsi que la question de la nationalité avait déjà été tranchée à un niveau politique élevé.
L'intervention de Thambwe Mwamba remet en question la pertinence du débat sur la nationalité de Moïse Katumbi et appelle à éviter toute polarisation inutile de la société congolaise. Il insiste sur le caractère immoral de s'opposer à la candidature de Katumbi sur la base d'allégations non fondées concernant sa nationalité.
La conclusion de l'ancien ministre de la Justice est claire : il est temps de laisser Moïse Katumbi se présenter à l'élection présidentielle. Cette déclaration a le potentiel de mettre un terme aux spéculations et aux controverses autour de la candidature de Katumbi, contribuant ainsi à apaiser les tensions politiques à l'approche de l'élection.
Cependant, la question demeure de savoir comment cette déclaration de Thambwe Mwamba influencera la décision de la Cour constitutionnelle, qui doit statuer sur les candidatures à l'élection présidentielle. Le déroulement des élections en RDC et l'avenir politique du pays dépendent en grande partie de la manière dont ces enjeux seront gérés. Il convient de se demander si cette déclaration contribuera à apaiser les tensions politiques et à renforcer la crédibilité du processus électoral.
En fin de compte, le rôle des personnalités politiques, comme Thambwe Mwamba, dans la clarification des questions cruciales liées aux élections et à la nationalité, est essentiel pour maintenir la confiance de la population et garantir des élections justes et transparentes en RDC. La question qui subsiste est de savoir comment la classe politique congolaise et la population réagiront à cette déclaration, et si elle contribuera à créer un climat propice à des élections pacifiques et crédibles.
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